Colonel
Ahmed Urabi (arabe :
أحمد عرابي), né le
31 mars 1841, mort le
21 septembre 1911, également appelé
Urabi Pacha ou
Orabi Pacha, était un général et homme politique
égyptien qui conduisit la première révolte nationaliste égyptienne contre le pouvoir des
Khédives puis contre la domination européenne.
Biographie
Ahmed Urabi est né dans une famille de paysans aisés, dans un village près de
Zagazig à 80 kilomètres au nord du
Caire, dans la province d'
Ash Sharqiyah. En
1849, il est envoyé à l'université islamique d'
Al-Azhar avant d'entamer, dès
1855, une carrière dans l'armée des
janissaires qui s'ouvre aux égyptiens. Il y gravit les échelons à une vitesse fulgurante devenant
Colonel dès
1860, alors qu'il a à peine 20 ans. Il sera par la suite le premier égyptien à accéder au poste de
lieutenant-général en
1879 alors que les soldats égyptiens connaissent mépris et brimades de la part des cadres de l'armée.
Grand orateur, il devient porte-parole du mouvement nationaliste égyptien. A partir de 1879, ce mouvement manifeste contre plusieurs réformes menées par le gouvernement du Khédive Ismaïl Pacha. C'est le début d'un mouvement qui est connu sous le nom de révolte d'Urabi Pacha. La plupart des réformes sont abandonnées grâce au soutien dont Urabi bénéficie au sein des forces armées et le Khédive est démis.
Avec les militaires et les paysans, il se joint aux réformateurs pour mettre fin à l'influence occidentale dans le pays et mettre fin au pouvoir du Khédive Tawfiq, fils d'Ismail, qui a remplacé son père. Devant les revendications d'Urabi, le gouvernement le nomme sous-secrétaire au Ministère de la Guerre avant de lui accorder le poste de ministre. Il mène alors une réforme pour instituer une assemblée parlementaire en Égypte et pendant les derniers mois de la révolte (de juillet à septembre 1882) il occupe le poste de premier-ministre.
Atteinte aux intérêts européens en Égypte, ces évènements entrainent la réaction des gouvernements français et britanniques. Après avoir été nommé commandant en chef des forces armées, bénéficiant de l'appui de l'armée et des oulémas, Urabi parvient à interdire l'accès au port d'Alexandrie aux flottes française et britannique quand s'engage la Guerre anglo-égyptienne. Après quelques succès, l'armée égyptienne est défaite à la Bataille de Tel el-Kébir. Ahmed Urabi est alors condamné à mort par le Khedive mais sa sentence est commuée en exil sous la pression de Lord Dufferin, envoyé comme commissaire britannique en Égypte. Après un exil de 19 ans dans la colonie anglaise de Ceylan, Urabi rentre au Caire où il meurt le 21 septembre 1911.